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Les questions que posent les travaux du centre-ville de Toulouse

Depuis le lancement des grands chantiers pour changer la circulation et le visage des rues toulousaines, la même actualité revient souvent. Routes barrées, déviations… À Saint-Cyprien, les passages de rues à sens unique ne se comptent plus, et les bus qui desservent le Cours Dillon se raréfient.

Des déviations dans tout le quartier

Depuis septembre, c’est le Bus L4 qui a été amputé d’une partie de son trajet. Partant de Basso Cambo, il desservait Croix de Pierre, la Grande Rue Saint-Michel, les Carmes et avait son terminus au Cours Dillon, devant la Prairie des Filtres. Depuis septembre, il s’arrête à Empalot pour le bien des travaux de la Grande Rue Saint-Michel. Il ne devrait reprendre son tracé initial que dans deux ans, en 2025. Les quartiers du sud-ouest de Toulouse, déjà peu desservis, en sont les premiers pénalisés : c’est leur meilleur accès au centre-ville qui, soudain, n’existe plus. À moins, bien entendu, de prendre le métro à Empalot et de remonter jusque Jean Jaurès, puis de changer de ligne. Les seniors et les jeunes de ces zones prennent des dizaines de minutes en plus pour rejoindre le centre, sans meilleure alternative. Loin de simplement bousculer les habitudes des habitants, ces travaux posent aujourd’hui bel et bien des questions de fond.

Des rues plus vertes et plus larges

Pour que la ville rose devienne plus verte, les projets d’élargissement des rues ne manquent pas. Que ce soit la Grande Rue Saint-Michel ou la Rue du Pont Saint-Pierre à Saint-Cyprien, la volonté est de donner plus d’espace aux piétons et aux cyclistes. Il est prévu de végétaliser les rues pour donner de l’ombre et de la fraîcheur pendant l’été, et ainsi rendre le cadre plus agréable. Sans oublier l’immense chantier que représentent les travaux de la ligne C du métro. Là, le projet est aussi en partie écologique. À travers la conception de sa rame électrique d’abord, il propose d’améliorer l’accès à certains quartiers de la ville et de raccorder certains pôles dynamiques. Cette décennie 2020 condense de nombreux chantiers du genre à Toulouse. Même si la finalité se veut prometteuse, elle laisse beaucoup de zones d’ombres sur l’”en attendant”. En attendant, faut-il prendre son mal en patience, ou opter pour le vélo ? Une perspective qui peut se montrer enthousiasmante, notamment auprès des jeunes. En revanche, du côté des seniors, comme en témoignent certains, le plus simple resterait pour l’heure de ne plus aller aussi régulièrement en centre-ville qu’avant.

Des travaux controversés

De nombreuses voix s’élèvent contre ces changements de tracé, depuis que ces séries de travaux ont commencé. Dans le cas de la Ligne 4, le Comité Croix-de-Pierre a lancé sa pétition pour revenir au tracé initial.  Mais est-il possible de faire encore marche arrière pour la mairie à ce stade des travaux ? Et du côté des habitants, faut-il faire preuve de résilience en attendant un avenir plus agréable, ou discuter sans relâche ces décisions contraignantes ? Seul le temps semblera pouvoir le dire. Selon la mairie, les expérimentations comme celle de la piétonisation du Pont Saint-Pierre ou le passage à sens unique de la Rue de Cugnaux, à Saint-Cyprien, auraient été concluantes. 

Anatole Williame