Histoire

L’histoire de l’hôpital La Grave – Partie 3

Découvrez l’histoire de l’Hôpital de La Grave, du XIIème siècle à nos jours. (Article en 4 parties, partie 3/4)

La Révolution et ses conséquences

En 1792, La France s’enfonce dans la crise économique et sociale post-révolutionnaire. La misère se développe, en particulier dans les villes. L’anarchie règne dans les hôpitaux, culmine en 1796 et persiste jusqu’en 1802. 

Pendant une période tourmentée de 10 ans, les différents gouvernements qui se succèdent font de l’assistance aux pauvres une de leur priorité. Ils consacrent aux hôpitaux des fonds importants par rapport à leur budget d’Etat. Ils restent pourtant minimes pour les établissements hospitaliers qui ont d’énormes besoins, aggravés par la Révolution.

En 1797, l’Hôpital de la Grave double sa surface en annexant des locaux militaires voisins qui provenaient de l’ancien Couvent des Clarisses de Saint-Cyprien. La Grave devient alors le plus grand hôpital de la ville avec une surface de 6 hectares.

La Révolution a provoqué une rupture importante dans le système hospitalier français. L’Hôpital La Grave, comme tous les établissements français, est dans un dénuement extrême au moment même où le peuple a le plus besoin de ses services. Malgré cette incurie, l’Hôpital Général n’a jamais été fermé à la misère humaine et les pauvres n’y sont jamais morts de faim.

La Grave au XIXème siècle – l’essor de la médicalisation

A la fin du XVIIIème siècle, l’Hôpital Général Saint-Joseph de La Grave voit naître un nouveau concept : la bienfaisance. C’est-à-dire la prise en charge des nécessiteux par les pouvoirs publics laïcs et non plus par l’Eglise. 

L’Hôpital Général disparaît et l’Hôpital Saint-Joseph de La Grave voit ses attributions se recentrer sur la seule médicalisation.

En se terminent les travaux de la nouvelle chapelle commencés en 1758. Le 14 mars, le premier office y est célébré.

Le 23 juin 1875, l’inondation, d’une ampleur sans précédent, atteint tout le quartier Saint-Cyprien. L’Hôpital La Grave est inondé et les malades sont évacués vers la ville et l’hôpital militaire, certains même à l’Hôpital de Montpellier. La Grave est devenu une île sans communication par voie de terre avec son voisin l’Hôtel-Dieu. Il y avait 4 mètres d’eau dans les cours et les jardins. Une plaque commémorative rappelle encore aujourd’hui ce drame. 

La fin du XIXème siècle est marquée pour les Hôpitaux de Toulouse par la laïcisation progressive des services. On évoque pour la première fois en 1899 la nécessité d’avoir dans les villes, qui ont vu les facultés de Médecine s’ouvrir, une école d’Infirmières. Les soins allaient, dans un contexte de progrès médicaux croissants, se professionnaliser et faire l’objet d’un diplôme d’Etat. 

Regroupant un total de 900 lits, La Grave comptait à la fin du XIXème siècle des quartiers de vieillards, valides ou infirmes mais aussi deux quartiers de fous et d’épileptiques ainsi deux quartiers d’enfants et quatre services de malades. Son rôle de “maison” pour les pauvres perdure alors que sa dimension médicale prend son essor.

Texte : Alicia Lesne

Site : Agence Novo

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