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Qui était Arthur Richard Dillon ?

Plus préoccupé par le bien-être matériel de son diocèse que par la direction spirituelle, Arthur Richard Dillon est notamment à l’origine du cours Dillon, promenade du quartier Saint-Cyprien bien connue des Toulousains.

D’origine irlandaise – son père était un gentilhomme d’Irlande devenu général au service de la France – Arthur Richard Dillon est successivement nommé évêque d’Évreux (1753), puis archevêque de Toulouse (1758), et enfin archevêque de Narbonne et primat de la Gaule narbonnaise (1762). Par ce dernier titre, il devient tout naturellement le président des États de Languedoc.

Un archevêque bâtisseur

En 1756, il fait réaménager à Toulouse ce qui n’est alors que le quai des Ormes dans le but de préserver la rive gauche des inconvénients des crues de la Garonne. C’est ainsi que naît le cours Dillon, une digue bientôt transformée en promenade et reliée à la prairie des filtres par des escaliers monumentaux, mais qui, un siècle plus tard, ne sera guère d’un grand secours lors de l’inondation de 1875.

À Narbonne, Dillon met en œuvre la création du canal de Jonction, projet de Vauban destiné à relier le canal de la Robine au canal du Midi. Il monte également un projet d’achèvement de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur en 1788.

Impopulaire

Il demeure cependant peu populaire auprès du clergé local : il a en effet essayé de leur imposer un membre d’une famille irlandaise exilée comme grand archidiacre. C’est pourquoi en 1789 il n’est pas élu député aux États généraux, convoqués par Louis XVI pour régler la crise financière du royaume.

L’exil

Bientôt la Révolution éclate. En 1790, l’Assemblée nationale constituante signe la Constitution civile du clergé qui institue une nouvelle Église, indépendante du pape et soumise au gouvernement. Dillon refuse de prêter serment. L’année suivante, il est contraint d’émigrer à Coblence, qu’il quittera pour Londres où il terminera sa vie en 1806. Il est enterré au cimetière d’Old St Pancras. Deux cents ans plus tard, ses restes sont rapatriés pour reposer dans la chapelle Saint-Martin de la cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur.

Texte : Viviane Bergue
Photos : Archives de Toulouse et wikipédia
Site: Agence Novo

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