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Comment la prairie des Filtres a gagné son nom

Plus grand espace vert du quartier Saint-Cyprien en bord de Garonne, la prairie des Filtres est l’un des principaux lieux de rendez-vous, d’événements et de flâneries de Toulouse. Mais il n’est pas rare d’entendre les visiteurs qui s’y rendent pour la première fois se demander d’où vient son nom.

Non, on ne le doit pas à une abondance de filtres de cigarettes abandonnés au sol. Ce n’est pas non plus lié à la forme étrange de ses réverbères. La dénomination du grand jardin de Saint-Cyprien est étroitement liée à son origine, ainsi qu’au fameux château d’eau que l’on peut trouver au niveau du Pont Neuf.

Alors, d’où vient ce nom ?

C’est au 18e siècle, lors d’aménagements visant à remodeler la ville et notamment à épargner le quartier Saint-Cyprien des crues de la Garonne, que l’on érige le Cours Dillon en tant que mur-digue entre le fleuve et le quartier de la rive ouest. À l’époque de sa création, en 1756, la prairie des Filtres est alors une zone ensablée et sédimentaire à laquelle se heurte le fleuve. Sa surface était alors à peu près trois fois plus grande qu’aujourd’hui.

Elle est progressivement passée depuis le Moyen-Âge jusqu’aujourd’hui du stade de pâturage pour les moutons du Lauragais à celui de terrain de rugby, ou même de piste d’aterrissage pour avions au début du 20e siècle. Finalement, elle est devenue le lieu de promenade qu’elle est aujourd’hui.

Mais il fut un temps où la prairie des Filtres agissait, grâce à la constitution de son sol sableux, comme filtre des eaux de la Garonne, avant que le château d’eau ne les pompe pour ensuite alimenter les fontaines de la ville grâce à sa roue à aube. C’est en tout cas ce qu’a déclaré l’Office de tourisme de la ville auprès du journal l’Opinion Indépendante

Le château d’eau, lui, a initialement été construit comme premier réseau d’adduction de la ville. Cela selon la volonté et le legs de Charles Laganne, capitoul de Toulouse de l’époque, qui a aussi donné son nom à la place et à la rue adjacentes.

Aujourd’hui, et ce depuis 1974, le château d’eau du Pont Neuf, confié alors à Jean Dieuzaide, est devenu un espace d’exposition public de photographies… le plus ancien de France, toujours ouvert aujourd’hui.

Anatole Williame